Vous venez d’apprendre le décès d’un proche et vous vous interrogez sur la répartition du patrimoine. L’ouverture d’une succession peut s’avérer plus complexe lorsqu’elle concerne une famille recomposée. Droits du conjoint survivant, articulation des droits des enfants de différents lits, de nombreux éléments peuvent entrer en ligne de compte. Explications sur le règlement d’une succession dans le cadre d’une famille recomposée.
En l’absence de testament, le conjoint survivant aura en principe vocation à recevoir un quart du patrimoine du défunt. Les enfants issus d’une précédente union se partageront les trois quarts restants du patrimoine. L’article 757 du Code Civil dispose à cet effet que « si l'époux prédécédé laisse des enfants ou descendants, le conjoint survivant recueille, à son choix, l'usufruit de la totalité des biens existants ou la propriété du quart des biens lorsque tous les enfants sont issus des deux époux et la propriété du quart en présence d'un ou plusieurs enfants qui ne sont pas issus des deux époux ». Cette situation entraine souvent une indivision successorale qui peut engendrer des tensions familiales.
Le conjoint survivant peut également opter pour un droit viager sur le logement principal dès lors qu’il appartenait aux deux époux ou à l’époux prédécédé.
Qui plus est, à compter du décès, le conjoint survivant peut rester dans le logement familial aux frais de la succession pendant douze mois. Si l’habitation principale est assurée par un bail, la succession devra rembourser au conjoint survivant les loyers payés pendant l’année écoulée.
A noter que le régime matrimonial choisi par les époux aura des conséquences sur le déroulé de la succession et la répartition des biens. En l’absence de contrat de mariage, le conjoint survivant ne bénéficiera pas d’autant de protection.
Depuis la loi du 3 décembre 2001, il n’existe plus de différence de traitement entre les enfants nés hors et pendant le mariage. En effet, l’article 735 du Code Civil dispose que : « les enfants ou leurs descendants succèdent à leurs père et mère ou autres ascendants, sans distinction de sexe ni de primogéniture, même s'ils sont issus d'unions différentes ».
Ainsi, des enfants issus de différentes unions devront être traités de la même manière à l’ouverture de la succession du parent commun. Ils seront donc appelés à la succession et bénéficieront des mêmes droits. Il est également possible pour le parent d’adopter l’enfant de son conjoint par une adoption simple. Ainsi, l’enfant bénéficiera des mêmes droits que ses demi-frères et sœurs.
De son vivant, il est possible d’établir un testament authentique afin de répartir son patrimoine. II conviendra notamment de respecter les différentes règles de dévolution successorale. En effet, le droit français protège les héritiers réservataires. Il n’est donc pas possible de déshériter un enfant.
Le mécanisme de la donation-partage permet de transmettre de son vivant une partie ou l’ensemble de ses biens. Il convient de préciser que le mécanisme de la donation-partage se distingue de la donation simple en ce qu’elle ne peut être faite qu’au profit d’un héritier présomptif.
La donation au dernier vivant permettra quant à elle de protéger le conjoint survivant.
Les questions concernant les familles recomposées sont nombreuses. N’hésitez pas à consulter notre forum dédié aux problématiques de successions, vous pourriez y trouver la réponse à vos interrogations.