Le recel successoral n'étant pas défini dans le code civil, la jurisprudence en donne une définition constante. Ainsi, dans un arrêt du 15 avril 1890, la cour de cassation énonce que : « constitue un recel toute manœuvre dolosive, toute fraude commise sciemment et qui a pour but de rompre l'égalité du partage, quels que soient les moyens employés pour y parvenir. » Il s'agit de rompre l'égalité successorale frauduleusement.
Il existe plusieurs types de cas.
Ainsi, par exemple, ce peut être aussi la soustraction de la succession en effectuant des retraits de sommes d'un compte bancaire (CA Paris, 2 décembre 1987). Une procuration peut également cacher un recel successoral.
Il peut également consister en la non-révélation des biens détenus par le receleur.
Ce peut également être la dissimulation d'un don. Par exemple, si un enfant perçoit une aide financière pour l'achat d'un objet couteux, il devra déclarer l'existence de cette aide lors de la succession.
Il peut y avoir une dissimulation d'une donation. Au regard de l'arrêt rendu le 19 juillet 1989 par la 1ère chambre civile de la Cour de Cassation, l'héritier est tenu de mentionner l'existence de libéralités « lesquelles constituent un élément dont il doit être tenu compte dans la liquidation de la succession et qui peut influer sur les droits des héritiers ».
Le recel d'héritier, peut également constituer un cas de recel successoral. En effet, l'existence d'un des héritiers est dissimulée. Par un arrêt du 20 septembre 2006, la 1ère Chambre civile de la cour de cassation a admis l'hypothèse du recel d'héritiers, en effet les enfants naturels avaient dissimulé l'existence des enfants légitimes.
L'élément intentionnel consiste en la volonté de déséquilibrer le partage de la succession au profit de l'un des héritiers et au détriment de l'autre. Ainsi, l'héritier de bonne foi qui « oublie » de mentionner l'aide financière que lui ont apportée ses parents, ne réalise pas de recel. En revanche, celui qui décide délibérément de ne rien dire afin que sa part ne soit pas diminuée, effectue un recel successoral.
En vertu de l'article 778 du code civil, résultant de la loi du 23 juin 2006 portant réforme des successions, les sanctions contre le receleur sont strictes :
Il devra verser des dommages et intérêts.