Futur bénéficiaire d’une succession ? En tant qu’héritier, vous aurez des droits dans une succession future et vous souhaitez en hériter avant que la succession ait lieu ? Sachez que la loi interdit les pactes sur succession future.
Le pacte sur succession future désigne la convention par laquelle les successibles renoncent ou stipulent sur une succession non encore ouverte. Ce type de convention est prohibé par la loi. Cette prohibition est d’ordre public, c’est-à-dire qu’il n’est pas possible d’y déroger en l’absence d’exception légale, et ce, peu important que la personne dont la succession fait l’objet d’une convention et le cocontractant consentent au pacte.
En effet, les articles 722, 770, 943 et 1389 du Code civil prohibent la possibilité de contracter sur les choses futures disposant que :
Les dispositions sur les successions futures sont donc inefficaces et nulles, sans que la nullité de ces dispositions ne s’étende aux stipulations autonomes de l’acte ou de l’ensemble contractuel dont ces dispositions sont issues.
Cette nullité était, avant l’ordonnance du 10 janvier 2016, encore soulignée par l’alinéa 2 de l’article 1130 du Code civil abrogé. L’article 1130 disposait des choses futures (aujourd’hui codifié à l’article 1163 du même code) précisait également en son deuxième alinéa la prohibition de stipuler sur une succession non ouverte. Cette abrogation, mise en parallèle avec l’ajout d’exception à la prohibition des pactes sur succession future, témoigne d’un recul de l’interdiction de stipuler sur les successions non ouvertes. En effet, si la prohibition des pactes sur les successions futures reste le principe, certaines limites à la prohibition de ces pactes existent.
Les fondements à cette interdiction sont nombreux : protéger la liberté testamentaire, éviter aux héritiers de s’engager sans comprendre la teneur de leur engagement, l’indétermination de l’objet de l’obligation au jour du contrat, etc.
Il n’en demeure pas moins que le contrat testamentaire et l’anticipation d’une succession peut être parfois également justifiée par de solides motifs politique et moral.
Ainsi, le législateur a progressivement élargi la liste des exceptions à la prohibition des successions future. Ainsi, des lois dérogeant à la prohibition des pactes sur les successions aux plusieurs fondements :
Source : LexisNexis