Lors du décès d’un proche, de nombreuses difficultés peuvent venir perturber la succession. A ce titre, la succession peut être bloquée pour diverses raisons : un héritier qui ne répond pas au notaire, qui refuse la vente d’un bien ou encore qui n’est pas d’accord sur l’estimation des biens faite au moment du partage. Face à ces problématiques, les héritiers possèdent diverses solutions. Focus sur ce que vous devez savoir.
A la suite de l’ouverture de la succession, les héritiers doivent choisir entre accepter ou renoncer à la succession, il s’agit de l’option successorale. Ce choix doit en principe intervenir dans un délai fixé par le législateur.
Le blocage peut commencer à ce niveau. En effet, dans certaines situations les héritiers n’arrivent pas à se prononcer. Souvent, les héritiers ne possèdent pas toutes les réponses permettant de choisir correctement entre les différentes options qui s’offrent à eux : accepter purement et simplement la succession, accepter à concurrence de l’actif net ou encore renoncer à la succession. Les questions se bousculent dans la tête des héritiers : qui est responsable des dettes du défunt ? En cas d’acceptation, est-il possible de changer d’avis si un problème survient ?
Le contexte familial peut également complexifier la succession : famille recomposée, patrimoine éparpillé, décès successifs, nombreuses créances, procédure en cours dans laquelle le défunt était impliqué. Certaines informations ou éléments peuvent également manquer au notaire, l’empêchant d’avancer dans la succession.
De surcroit, certains héritiers peuvent bloquer la succession en gardant le silence ou en ne répondant à aucune sollicitation. Il arrive aussi que des héritiers refusent de se prononcer, juste pour bloquer la procédure et pénaliser ses cohéritiers. Pour pallier le blocage ou l’inertie d’un héritier, le législateur a prévu certaines solutions telles que le délai maximal de réponse, ou encore la sommation d’opter.
Lors d’un décès, les héritiers peuvent se retrouver coïndivisaires d’un ou plusieurs biens c’est-à-dire qu’ils sont ensemble propriétaires. Il s’agit de l’indivision successorale. Cette situation peut entrainer de nombreux désaccords : certains souhaitent vendre, d’autres veulent garder le bien, un héritier refuse de payer sa part des charges ou des impôts etc. Les difficultés s’accentuent également lorsqu’un des héritiers choisit de s’approprier un bien. Ces divergences impactent directement l’ensemble des héritiers qui doivent assumer ces dépenses. La solution la plus prisée et la plus simple dans ce contexte est souvent de vendre le bien.
Toutefois, la vente d’un bien indivis n’est pas sans difficulté lorsque les héritiers ne parviennent pas à s’entendre. De plus, le refus de vente aggrave souvent la situation : la maison devient mal entretenue, perd de la valeur, les coûts de réparation et d’amélioration augmentent et s’accumulent.
Heureusement, certaines solutions existent pour aider les héritiers qui se retrouvent dans une telle situation de blocage. En effet, pour combler certaines de ces difficultés, le législateur a assoupli les conditions de majorité pour la gestion des biens indivis. À ce titre, les coïndivisaires peuvent réaliser certains des actes les moins graves, listés à l’article 815-3 du Code civil, à la condition de détenir la majorité des 2/3 des indivisaires.
Il convient également de préciser que la vente forcée d’un immeuble par les coïndivisaires ne peut être autorisée que par la voie judiciaire.
Lors du décès, l’ensemble des biens sont listés et estimés. Par principe, le partage amiable est toujours privilégié. Toutefois, de nombreuses causes empêchent le bon déroulement de ce partage amiable, comme par exemple le désaccord sur la valeur des biens composant le patrimoine du défunt, l’absence ou la défaillance d’un des héritiers.
L’estimation du bien est une autre source de conflits récurrents dans une succession. Souvent, certains héritiers ne parviennent pas à s’entendre sur la valeur de vente hésitant à surestimer, ou au contraire à sous-estimer cette valeur. En effet, certains héritiers souhaitent estimer les biens à la hausse afin d’obtenir une plus grosse quote-part, en oubliant les frais plus importants, comme les droits de succession, et les risques fiscaux liés à cette augmentation.
En cas de désaccord sur les valeurs des biens composant le patrimoine du défunt tout n’est pas perdu ! Les héritiers peuvent saisir le tribunal afin qu’un expert soit désigné.
A chaque instant, les héritiers peuvent revenir vers un partage amiable. Cependant dès lors que le désaccord persiste, la voie judiciaire est indispensable. Il faut noter que cette procédure est longue et complexe, dictée par un lourd formalisme. Le partage judiciaire, en général, se solde par un tirage au sort des lots ou par une vente aux enchères des biens.