Vous venez d’apprendre le décès de l’un de vos parents. A la difficile épreuve qu’est la perte d’un être cher s’ajoute celle du règlement de la succession. Des conflits peuvent alors survenir entre les héritiers et rendre le partage plus délicat. Focus sur les différents moyens d’obtenir votre part d’héritage.
Au moment de l’ouverture de la succession, au décès d’un proche, l’ensemble du patrimoine du défunt tombe en indivision. Les héritiers vont ainsi devenir propriétaire indivis des biens. Cette situation peut parfois créer des conflits et pour sortir de l’impasse il conviendra alors de procéder au partage de la succession.
Le moment de la liquidation de la succession peut également devenir un moment de mésentente entre les cohéritiers. Les litiges peuvent porter sur la consistance des lots ou encore sur l’évaluation économique d’un bien.
Toutefois, lorsque le patrimoine ne dispose pas de bien immobilier, il sera plus simple de procéder à un partage amiable afin d’éviter d’allonger inutilement la procédure.
A l’inverse, l’existence de biens immobiliers impose la présence d’un notaire : c’est lui qui se chargera de partager les biens entre les différents héritiers. Il est également chargé d’établir la déclaration de succession à déposer auprès de l’Administration fiscale. Cette déclaration doit en principe s’effectuer dans un délai de six mois, à compter du décès, sous peine de pénalités (article 641 et suivants du Code général des impôts).
L’objectif est évidemment de parvenir à un partage amiable des biens entre les héritiers mais il n’est pas rare que des difficultés surgissent. Par exemple, il peut arriver qu’un testament désigne, outre les héritiers légaux, des légataires, étrangers à la famille.
Si le notaire échoue dans le partage amiable des biens et que les héritiers n’arrivent pas à se mettre d’accord, la seule solution sera de saisir le Tribunal de Grande Instance du dernier domicile du défunt. Dans cette hypothèse, il s’agira d’un partage judiciaire. Il arrive souvent qu’un notaire soit désigné par le tribunal pour effectuer la mission de partage et surveiller les opérations. En cas de difficultés, le notaire dresse un procès-verbal de difficultés dans lequel il consigne les points de désaccord. C’est ensuite le juge qui tranchera.
Le recel successoral est le fait pour l’un des cohéritiers de dissimuler intentionnellement des biens ou de ne pas être appelé au moment de l’ouverture de la succession dans le but d’être privé de tout ou partie des droits.
Par exemple, cette situation n’est pas rare lorsque le défunt n’est resté en contact qu’avec un seul de ses héritiers. Il peut avoir voulu privilégier celui avec lequel il s’entendait le plus et qui s’est occupé de lui jusqu’à sa mort, par le biais de donations notamment.
Le problème c’est que ces actes peuvent excéder la quotité disponible et de ce fait venir diminuer la part réservataire des autres héritiers. Il faut savoir que, dans tous les cas, ces donations devront être rapportées à la succession. Si elles excédent la quotité disponible, les héritiers spoliés pourront intenter une action en réduction devant le Tribunal de Grande Instance du lieu d’ouverture de la succession. Dans ce type d’hypothèse, une action pénale est également souvent envisagée pour recel en prouvant l’existence matérielle du détournement et la mauvaise foi de son auteur.
Le détournement peut également être réalisé par des tiers à la succession tels qu’un ami, un médecin, ou encore une infirmière. Dans cette hypothèse, le Code civil prévoit que le personnel médical ayant « prodigué des soins à une personne pendant la maladie dont elle meurt ne [peut] profiter des dispositions entre vifs ou testamentaires qu'elle aurait faites en [sa] faveur pendant le cours de celle-ci » (article 909 du Code civil).
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